samedi 27 novembre 2010

De la côte au désert, forêts et marécages...

En volant de Perth à Darwin je vois les immensités désertiques qui s'étalent sous l'avion, impressionnantes...
Sans même une trace de vie ou de plantes, je réalise combien si on se perd ici c'est la mort assurée et je comprends mieux toutes ces légendes de l'outback, ce mythe sur lequel l'Australie s'est construit, ce centre désertique aride qu'il a fallu conquérir.

Je viens de finir mon livre "Wake in freight" écrit par un australien,Kenneth Cook. Pour lui il y aurait deux Australies, celle de la classe moyenne des cols blanc de Sydney, une classe urbaine, éduquée, sophistiquée. Puis il y aurait celle de l'intérieur, grossière, cols bleus, entourée de chaleur et de bière. Je retrouve beaucoup de ce livre dans ce que j'ai vu dans mon pub de l'outback... Ce qui m'a fait bien rire.
L'autosatisfaction des habitants, leur patriotisme, le pub et l'alcool, la vie très masculine, le manque de vie culturelle, le racisme et l'homophobie. J'y ai rencontré cependant des gens aussi formidables, j'ai aimé le fait d'avoir le temps de connaître chacun, de pouvoir discuter, je veux définitivement me mettre à la "culture pub" en rentrant en Europe.

Mais je quitte le bush, et ces plaines arides, ce désert qui représente 70% de l'Australie. Pour le nord... L'Australie entière il y a 150 millions d'année n'était qu'une forêt luxuriante, l'eau y abondait de partout et la végétation y était extrêmement riche.
Et il reste encore quelque poche de ce monde perdu en Australie comme à Cape tribulation, la fin de notre périple avec Thierry dans la partie la plus riche et abondante de ce pays, de Darwin à Cairns, au dessus du tropique du capricorne.

Ici tout est vert, on y trouve parmi la plus grande variété d'arbre du monde, par milliers d'espèces différentes, c'est la forêt tropical inpénétrable autour de vous à Cairns, c'est les crocodiles,les immenses "wetlands" ( marécages ) au Kakadu, des parties entières non touchées par l'homme, pas même les aborigènes... La vrai nature sauvage. Et je dois dire en regardant en arrière, Darwin et toute sa nature alentour, est personnellement pour le moment ma partie préférée de l'Australie.
En arrivant à destination ce n'est que forêt sous moi et la mer qui parait comme rentrer à l'intérieur, la saison des pluies a débuté. Mais on devrait être bon. On est milieu Novembre et les vrais tempêtes, les mètres d'eau qui tombent, les cyclones, ne devraient commencer qu'à partir de Décembre...

mercredi 10 novembre 2010

Fin de la quiétude

Revenue à Perth après deux mois dans le bush...
On ne pourra pas dire que je n'ai pas essayé... mais je suis définitivement une fille de la ville!
Voir tout ce monde autour de moi à nouveau... ces cultures du monde entier, ces magasins, et toute cette variété. Avec mon autre amie backpacker on est toute surexcité.
J'adore, il va falloir que je concilie cette nouvelle envie de m'engager dans l'environnement et cet amour de la ville.
Mais sinon je serais demain à Darwin et la bonne nouvelle est que MON FRERE VIENT ME REJOINDRE!!
Donc pendant deux semaines, ça va être la folie ( il n'aura pas le choix! ) on va manger du crocodile, aller dans la jungle tropicale,le centre désertique, voir les chameaux sauvages, on va plonger dans la barrière de corail avec les requins et je ne peux pas attendre!!!!!

samedi 6 novembre 2010

Pingelly et bush autour



Intérieur et comptoir


Le chat/tigre du pub


Le pub aujourd'hui

Un pub d'outback australien...




Le pub en 1906

vendredi 5 novembre 2010

Le coeur noir de l'Australie


Rabbit proof fence fait désormais partie du rang de mes très rares film culte!!

Je suis encore sous le choc. ...

Le film est intense, il vous saisie complètement. Et pour les images de l'outback australien on a presque l'impression de ressentir réellement la chaleur assomante du désert ici !

Surtout savoir que l'histoire est vraie... Que ces 3 petites filles aborigènes enlevées par l'état australien ont réussi à s'évader de leur camp, à parcourir 2400 kilomètres seules, à travers la partie la plus aride de l'Australie, pourchassées par la police et un traqueur aborigène, et à retrouver leurs familles...
Le film vous bouleverse parce qu'il est tragique... surtout quand on sait ce qui s'est passé en Australie.

Et c'est le coeur noir de ce pays aujourd'hui et ça le restera, sûrement toujours... Les anglais ne sont pas arrivés sur une terre vierge, et quand le capitaine Cook rencontrera les aborigènes en 1770 il dira qu'ils sont bien plus heureux que les européens. Aujourd'hui ce sont un des peuples les plus malheureux au monde.

On a pris leurs terres, massacré, et violé les femmes, on a pratiqué la discrimination, le racisme et écrasé leurs révoltes.

Actuellement pour beaucoup on a juste l'impression que n'ayant plus rien, si ce n'est l'argent que leur donne le gouvernement qui les rend dépendant, ils ne sont plus rien eux même, perdus, et vivant comme des ombres en parallèle de la société australienne. Enormément sont dans l'alcool et on les voit sur les trottoirs dans les villes, ivres, dormant par terre.

Après les avoir massacré les australiens ont cependant pensé qu'il était possible d'assimiler les enfants métisses. Puisqu'ils avaient une part de sang blanc ils étaient peut être encore sauvables. Le but étant d'éradiquer complètement la race aborigène après plusieurs générations. Ainsi on a enlevé de force leurs enfants aux familles ( 100 000 enfants auraient été enlevés en tout! ) et ceci jusqu'en 1970 et c'est ainsi que le film commence.

Et devant l'exploit réalisé par ces petites filles dont la plus âgée avait seulement 14 ans on a le souffle coupé. Et sur cette terre même, entouré par l'intensité encore du problème aujourd'hui et ses terribles conséquences, c'est difficile de ne pas être pris par l'émotion.
Le film a eu un large succès en Australie, c'est un classique, mais pour les aborigènes et ce que je peux en voir ici ça parait vraiment être trop tard.